Après avoir vu les apprentissages réalisés par le chiot de la gestation à sa 4ème semaine de vie, découvrons les périodes de sociabilisation du chiot, de sa 5ème semaine de vie à la 8ème.
5ème semaine de vie : l'importance des stimulations
Durant cette semaine, les petits se désintéressent un peu de leur environnement, mais continuent à mémoriser leurs expériences et les relations sociales. Il est très important que l’éleveur présente aux chiots nombre de nouvelles personnes, animaux, et expériences diverses, afin de poursuivre les stimulations mentales, et ne pas laisser les jeunes animaux entrer dans des réflexes de peur. En effet, à cet âge les chiots commencent à se méfier des inconnus, humains comme animaux, et à avoir des mouvements de recul ou de fuite.
Les chiots commencent également à se « disputer » la nourriture : ils continuent ainsi l’apprentissage de la hiérarchie entre chiens, en accédant à cette ressource en fonction de leur place dans la fratrie : un chiot plus faible qu’un autre se verra contraint d’attendre son tour pour manger. Ils prennent conscience qu’ils peuvent agir sur leur environnement avec leur museau, en poussant un autre chiot pour accéder à la gamelle ou aux mamelles, ou en poussant ou tenant un objet.
Ce qui est conseillé :
- Faire découvrir aux chiots de nouvelles espèces animales et le faire évoluer au milieu de personnes très variées.
- Poursuivre les stimulations grâce à un environnement riche grâce à une pièce d’éveil.
- Jouets pour chiots colorés, mobiles, sonores,
- Bande son ou installation sonore produisant divers bruits, sons ménagers et du quotidien, sonorités explosives,
- Tapis ou revêtements aux surfaces variées,
Mais aussi :
- Lieu d’élimination spécifique tel que bac à sable ou autre,
- Accès à un jardin ou un extérieur riche en stimulations,
- Cette pièce peut aussi être la pièce de vie, avec le lieu de couchage et de nourrissage dans un coin.
6ème semaine de vie : clé de la sociabilisation
Cette semaine est très importante pour la sociabilisation des chiots. Toute nouvelle expérience devra être positive, pour être mémorisée comme agréable, car c’est là que se créer la relation avec les autres espèces animales et avec l’humain.
L’éleveur devra donc présenter aux chiots le plus possible de nouveaux animaux : poules, vaches, chevaux, chats, moutons, chèvres, ânes, etc… Mais aussi le plus possible d’êtres humains : enfants, nourrissons, adolescents, adultes, personnes âgées, hommes, femmes, personnes à mobilité réduite, personnes en situation de handicap, personnes en uniformes (pompiers, policiers, facteurs…), des gens barbus, à lunettes, à chapeau, avec une canne, un déambulateur, des bébés dans des poussettes, etc, etc…
7ème semaine de vie : l'adaptation aux nouveaux environnements
A cet âge le chiot est capable de s’adapter à tout nouvel environnement, et à divers modes de vie, si tant est que ses premières semaines de vie ont été riches en expériences et stimulations.
Nous comprenons bien au vu des apprentissages nécessaires les semaines précédentes, qu’un chiot peu stimulé pourrait développer des troubles du comportement. Il est donc essentiel de bien se renseigner sur l’éleveur, les conditions de vie lors des premières semaines des chiots, pour juger de l’imprégnation effectuée et de la sociabilisation des petits.
8ème semaine de vie : l'expérimentation de la peur
La loi française autorise l’adoption d’un chiot à l’âge de 8 semaines. Pourtant, c’est à cet âge qu’il commence à expérimenter la peur. Certains éleveurs consciencieux préfèrent donc continuer eux-mêmes la sociabilisation des chiots, et les proposer à l’adoption après leurs 12ème semaine de vie, voire 16ème semaine selon les races.
Ainsi, ils pourront continuer à plonger les chiots dans un environnement riche en diversité, et ne pas le chouchouter comme pourrait le faire un futur adoptant en l’isolant et en l’empêchant de côtoyer ses congénères ou d’autres espèces animales. Pour rappel, encore beaucoup de vétérinaires conseillent ne de pas faire sortir le chiot avant la fin du protocole de vaccination, ce qui est une hérésie pour sa sociabilisation. De plus, il est jusqu’à ses 12-13 semaines de vie toujours protégé par les anticorps de sa mère, si celle-ci à bien été vaccinée évidemment.
Un chiot stimulé et qui continuera à l’être à cet âge, n’aura que peu de risques de présenter du stress à l’âge adulte. Il est donc primordial de profiter de sa curiosité naturelle à cet âge, pour lui présenter tout ce à quoi il est susceptible d’être confronté dans sa vie. Tout doit lui sembler naturel, rien n’est sensé l’effrayer, les bruits, les odeurs, les véhicules, et même les pétards ou les feux d’artifice. Un chiot bien imprégné ne devrait être réactif à rien de ce que notre société présente, tout doit être normal pour lui.
L’attitude de l’éleveur ou de l’adoptant doit donc être neutre, sereine, et ne surtout pas rassurer le chiot (car cela le conforterait uniquement dans sa peur). Ainsi, le jeune animal comprend que toute nouveauté est normale, et il s’y confronte sans appréhension. Cela lui permettra de continuer à faire de nouvelles découvertes, sans aucune appréhension.
Comment stimuler un chiot de 8 semaines :
Afin d’avoir un chien bien dans sa tête et dans ses pattes à l’âge adulte, il est essentiel de lui faire découvrir un maximum de choses, et surtout de lui faire vivre des expériences positives, et uniquement positives. Comme à cette période le chiot expérimente la peur, plus il découvrira de nouvelles choses et les vivra agréablement, plus il sera apte à en découvrir de nouvelles, sereinement, y compris à l’âge adulte.
L’attitude du gardien du chien devra toujours être sereine, calme, naturelle, car un chiot (comme un chien adulte) ressent toutes les émotions humaines. Une personne stressée rendra donc l’animal stressé, et l’apprentissage ne sera pas efficace. Une attitude zen, joyeuse et enthousiaste est donc l’une des clés pour avoir un compagnon canin bien dans sa tête.
Pour le stimuler, il est possible d’utiliser les 5 sens du chien afin de lui faire découvrir un maximum de choses. Comme le chiot expérimente par lui-même le goût, en fouinant partout dans son environnement, nous pouvons nous concentrer sur les stimulations mentales et ses autres sens :
- Stimulations mentales : jouer avec le chien en lui faisant découvrir de nouveaux objets : tunnel dans lequel il doit passer, cerceau posé au sol, rondins de bois sur lesquels sauter, jeux de stimulations mentales où on dissimule des friandises (que l’on trouve dans le commerce ou à faire soi-même), petite piscine avec très peu d’eau, etc… Il est possible de réaliser des petits parcours pour y faire jouer les chiots, comme sur cette vidéo.
- Stimulations visuelles : objets en mouvement (ballons, tissus qui volent type drapeaux ou banderoles…), couleurs (jouets de couleurs vives, vêtements bariolés), nouveaux animaux et nouvelles personnes, etc…
- Stimulations tactiles : bâches, papier bulle, bouches d’aération, grilles de certains escaliers (dans les stations de ski par exemple), pont de bois, gravier, sable, etc… pour habituer les coussinets des loulous. Mais le chien touchant beaucoup avec sa gueule, nous pouvons aussi lui faire découvrir des objets qu’il pourra porter : bouteilles en plastique, morceaux de tissus, jouets pour chiots présentant différentes textures, etc…
- Stimulations corporelles : il est aussi très important de manipuler son chiot régulièrement et partout : caresses, pression sur les pattes, regarder ses yeux, ses oreilles, ses dents, sa truffe, ses zones génitales, tirer gentiment sur ses poils, sa queue, etc… Ceci étant très utile pour les soins ou lors des consultations vétérinaires, mais aussi si un enfant venait à approcher le chien de manière peu délicate. Un animal désensibilisé sera ainsi peu réactif.
- Stimulations olfactives : jeux de flair, avec des boites dissimulant des odeurs, que l’on fait découvrir au chiot, afin qu’il s’en désintéresse car il ne peut y accéder. Il est aussi possible de commencer à petites doses l’apprentissage d’une odeur en particulier, que l’on peut alors récompenser vivement par d’autres friandises ou des caresses (pour les chiens de recherche, de pistage, etc…).
- Stimulations auditives : sons, musique, bruits forts (pétards, alarmes, moto qui pétarade…), sifflet, etc… Il est possible de créer des compilations de sons variés plus ou moins forts sur un CD et de le diffuser aux chiots la journée, à un volume se rapprochant de plus en plus de la réalité. C’est efficace mais cela n’empêche pas de faire découvrir ces mêmes sons « pour de vrai ».
Dans tous les cas, et comme nous l’avons vu à maintes reprises, tout nouvel apprentissage doit se faire progressivement, en augmentant la difficulté graduellement.
Après avoir vu le développement du chiot de sa naissance à sa 4ème semaine, dans le prochain article, nous verrons les apprentissages réalisés par le chiot en période juvénile et en période de puberté.
Pensez-vous que votre chiot a été bien imprégné durant ses premières semaines de vie ? Racontez-nous pourquoi en commentaires. 😉
Sources :
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