Un rêve réalisé, celui de parcourir les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle avec un chien, et c’est toute une aventure que Stéphanie nous fait la joie de nous raconter ici. Et c’est non pas avec un, mais avec 3 compagnons canins qu’elle parcourt 750 kilomètres, dont elle revient enchantée. Son souhait ? Repartir, cette fois-ci avec un quatrième loulou, et côté Espagne. Voici son histoire.
Le chemin de Compostelle avec un chien : un rêve devenu réalité
Partir sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle était, pour moi, un rêve, un but depuis longtemps. Et bien-sûr, je ne pouvais réaliser ce rêve qu’avec mes chiens.
Partir sur ce type de randonnée ne se fait pas du jour au lendemain, surtout lorsque l’on part avec 3 chiens.
Tout ce que je savais du Chemin de Compostelle, c’est ce que j’avais pu lire dans les magazines de rando et les reportages à la télé. Je suis donc allée à la pêche aux infos et aux conseils sur internet. J’ai consulté des blogs, je me suis abonnée sur des groupes Facebook.
Je n’ai pas forcément eu un bon accueil sur les groupes Facebook spécifiques au chemin de Compostelle. Dès que j’annonçais que je comptais le faire avec mes chiens, on m’accusait de maltraitance, qu’un chien n’a rien à faire sur le Chemin… (c’était en 2016, les mentalités ont peut-être changées depuis…).
Je me suis donc débrouillée toute seule, avec ce que j’ai pu trouver sur internet.
Je me suis donnée un an pour me préparer et m’organiser.
Préparatifs pour randonner sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle
Plusieurs chemins officiels existent pour effectuer le chemin de Saint Jacques de Compostelle. J’ai choisi l’itinéraire partant du Puy en Velay. Ce parcours est le plus connu, le mieux aménagé, où l’on trouve le plus d’hébergements…
Mon but était principalement d’effectuer la partie française, un peu plus de 750 kilomètres entre le Puy en Velay et Saint Jean Pied de Port. Mais je décide d’ajouter une étape jusqu’à Roncevaux, en Espagne.
J’ai fait cet itinéraire en 2 fois 3 semaines (environ) en octobre 2016 et 2017.
Organisation logistique : les hébergements
L’inconvénient de partir avec plusieurs chiens (je pense qu’avec un chien, je n’aurais pas rencontré les mêmes problèmes) est de se faire accepter dans les hébergements.
J’ai donc organisé à l’avance mes étapes pour pouvoir trouver les hébergements. Je ne pouvais pas me permettre d’arriver comme une fleur dans les hébergements avec 3 chiens et être certaine d’être acceptée pour la nuit.
Pour trouver les hébergements, j’ai cherché par le biais de Airbnb, de Home Camper, et également par le biais du bouquin Miam Miam Dodo.
La première année, le premier tronçon, du Puy en Velay jusqu’à Moissac (391 kilomètres), nous avons dormi sous la tente, chez l’habitant, dans des gîtes, des accueils pèlerins.
Pour la deuxième année, je n’ai pas emmené la tente, beaucoup trop encombrante et je voulais gagner en légèreté. Nous avons dormi en gîte, accueil pèlerin et chez l’habitant.
La question de l'alimentation pour les chiens
Pour les loulous, une fois le côté hébergement réglé, un autre problème se pose : l’alimentation.
Partir 18 jours en itinérance avec 3 chiens qui mangent des croquettes qui ne se trouvent pas forcément dans n’importe quel magasin… il faut trouver une solution pour avoir de quoi les nourrir en temps et en heure.
Impossible d’emmener la quantité totale de croquettes pour les 3 semaines, j’opte pour l’envoi des croquettes par la Poste. J’emmène leurs rations pour 5 jours environ et je fais parvenir le reste à différents hébergements où nous dormons.
Encore merci à mes parents d’avoir assumé cette partie de la logistique.
Pour moi : ce n’est pas utile de s’encombrer de nourriture, il y a assez de commerces, de restauration sur le chemin pour se nourrir correctement. Juste ce qu’il faut en cas de coup de pompe. Et pour l’eau, il y a les cimetières et surtout ne pas hésiter à demander aux restaurateurs et aux habitants des villages que vous traversez.
750 km sac sur le dos, ça ne s'improvise pas
C’était une première pour moi de partir autant de jours avec le sac à dos. J’ai donc fait les erreurs de débutants. Ne sachant pas quoi réellement emmener, avoir peur d’oublier, de manquer de quelque chose… J’ai donc trop chargé mon sac. Ce qui m’a valu de renvoyer le surplus par la Poste au bout de 4 jours et de m’abîmer une épaule.
Je ne donnerais donc pas de conseil à ce sujet, je ne suis pas la personne la mieux placée…
Préparation sportive des chiens et de l'humain avant le départ
Nous sommes habitués à marcher, nous faisons de la randonnée depuis quelques années maintenant. Mais partir plusieurs jours, avec le sac à dos, pour faire plus de 300 kilomètres, c’est autre chose.
Les étapes faisaient en moyenne 20 à 25 kilomètres. Nous nous sommes donc entraînés sur cette distance régulièrement.
J’ai habitué les chiens à marcher par tous les temps et sur toutes les sortes de revêtements. Les loulous n’ont jamais eu de problème au niveau des coussinets. Le fait de marcher régulièrement les tanne naturellement. Je mettais juste une crème le soir, pour l’hydratation.
Nous nous sommes également entraînés dans les Pyrénées pour le dénivelé. Et avons dormi dans un gîte de montagne, juste pour voir comment les chiens se comportaient.
Verdict : les chiens sont tellement fatigués des kilomètres parcourus, qu’ils dormiraient n’importe où…
Une chose à laquelle je ne me suis pas entraînée, c’est de marcher de longues heures avec un sac à dos pesant, au minimum, 10 kilos…
Les imprévus et les galères le long du chemin de Compostelle
Nous avons aussi eu quelques galères.
La première année : beaucoup de pluie les premiers jours. Je n’avais pas prévu d’imperméable pour les chiens. Résultats, certains endroits où j’ai voulu m’arrêter pour faire une pause au chaud et au sec, les loulous n’étaient pas acceptés car ils étaient trempés.
Mon sac à dos était aussi trop chargé et je me suis démolie une épaule, j’ai traîné ça pendant presque tout le chemin.
La deuxième année, ce fut la chaleur, donc une autre façon de s’organiser pour marcher. Se lever le plus tôt possible et partir au lever du jour pour profiter de la fraîcheur.
Un autre jour à Saint Jean Pied de Port j’ai pu compter sur la solidarité entre marcheurs. Mes chiens n’ont pas été acceptés à l’endroit prévu, du coup j’ai appelé les copains avec qui je marchais depuis quelques jours.
Ils en ont parlé autour d’eux et c’est une femme, tellement gentille, adorable, qui m’a hébergé dans son gîte à moitié prix (ses tarifs ne rentraient pas dans mes dépenses prévues). J’avais une chambre rien que pour moi et les loulous. Merci pour ce chaleureux accueil !
L'expérience des chiens le long du chemin de Compostelle
Hormis les quelques galères, le chemin s’est très bien passé pour les chiens. Etre ensemble 24h/24 pendant presque 3 semaines à chaque fois, des journées entières dehors, la nature, la liberté, des odeurs…
Les loulous, ont été, la plupart du temps, en liberté. Sur le chemin, ils ont pu croiser toute sorte d’animaux (moutons, vaches, chevaux, chiens…)
Ils ont tenu la distance, aucune blessure.
Les points importants (pour moi), pour que ça se passe le mieux possible pour les loulous :
- Respecter leur sommeil (si nécessaire les isoler pour qu’ils restent au calme et qu’ils ne soient pas distraits par les autres randonneurs qui ont tendance à vouloir jouer à eux),
- Surveiller les coussinets et les hydrater le soir
- Prévoir un imperméable, même si habituellement ils n’en portent pas (arriver à l’hébergement ou se retrouver sous la tente avec des chiens trempés, c’est pas le top).
Retour d'expérience de Stéphanie durant cette randonnée
Pour moi, c’était que du bonheur, la nature, le calme, découvrir la France et son histoire… Je me suis régalée à photographier les loulous et la nature qui nous entourait.
On a subit toutes les météos, la pluie, le vent, l’orage, la chaleur.
Les 3 premiers jours sont les plus difficiles. C’est le temps qu’il faut pour que le corps s’habitue au rythme. Après, la machine est en route.
Comme pour les chiens, le sommeil est primordial. Pour l’équipement, de bonnes chaussures, un bon sac à dos correctement rempli, un vêtement pour la pluie.
Le Chemin de Saint Jacques de Compostelle, un rêve, un but, un défi et avec les chiens, un bonheur !!!
Je suis partie à l’aventure sans savoir comment ça allait se passer, sans savoir ce que nous allions vivre, découvrir, les galères, comment les loulous aller se comporter, vivre cette aventure…
Et bien maintenant je me dis que j’aurais dû le faire bien avant…
Ce retour d’expérience vous a donné envie de découvrir les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle avec votre chien ? Racontez-nous votre expérience en commentaires, et rejoignez-nous sur le groupe Facebook pour en discuter avec Stéphanie. 😉
Merci Stéphanie pour toutes tes précieuses informations et tes belles photos ! Retrouvez-la sur sa page Facebook « Mes Aventures Canines » ou son Instagram. 😉
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